Cérémonie pour l’hommage aux Victimes et Héros et la Déportation

Cérémonie pour l’hommage aux Victimes et Héros et la Déportation

“Soyons dignes de l’héritage que nous ont transmis les déportés”.

Dimanche 27 avril 2025.

À l’occasion de cette commémoration, Bernard Plano, le maire de la ville, était entouré de personnalités dont les témoignages et l’engagement sont essentiels pour la transmission de la mémoire, dont Louis Gusmann, lui-même né dans ce camp alors que sa famille y était internée. Matéo Maximoff, lui aussi assigné à résidence dans cet espace, en a d’ailleurs fait un livre intitulé “Routes sans roulotte”, et sa fille, Nouka Maximoff, était présente lors de cette commémoration mais aussi, en amont, à l’occasion des différentes animations organisées par la ville. Également présent, Jean-Claude Rouméga, représentant du MRAP65, le Mouvement contre le Racisme et l’Amitié entre les Peuples. Pour le maire, ce moment était nécessaire pour la ville : “C’est un rappel de l’histoire que ce dépôt de gerbe devant la plaque que nous avons apposée en 2006 sur les lieux mêmes où avaient été internés les Roms et les Tziganes. Nous voulions et nous devions honorer ces personnes qui ont tant souffert”.

Devant le monument des résistants, situé route de La Barthe-de-Neste, où le maire a lu les mots de Patricia Miralles, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants : “Aujourd’hui, nous commémorons une blessure qui a failli emporter le Vieux Continent. Une blessure infligée à l’humanité tout entière, au cœur même de l’Europe. Elle nous rappelle que sur nos terres, dans ce siècle encore très proche, l’homme a pu devenir le bourreau, l’assassin, le visage répugnant de la barbarie déchaînée”. Un discours poignant visant à rappeler les atrocités commises pour que nul ne les oublie dans une époque plus que jamais troublée :

“Ils furent des millions, arrachés à leurs vies, à leurs maisons, à leurs familles. Juifs, résistants, opposants politiques, otages, homosexuels, Tsiganes, témoins de Jéhovah, handicapés, réfractaires. Tous furent broyés dans les rouages d’un système organisé pour déshumaniser, avilir, faire disparaître. Aujourd’hui, beaucoup de nos concitoyens ont en mémoire l’étoile jaune cousue sur la poitrine des Juifs… Mais gardons aussi en mémoire le triangle rouge pour les prisonniers politiques, le triangle noir pour les asociaux, le triangle marron pour les Tziganes, le triangle rose pour les homosexuels et le triangle bleu pour les émigrés. Aujourd’hui, alors que l’histoire s’accélère et que les certitudes semblent vaciller chez certains, soyons dignes de l’héritage que nous ont transmis les déportés. Un héritage d’humanité, de justice et de grandeur. Une rectitude morale qui nous élève.”

Une cérémonie digne et très émouvante qui s’est terminée par le chant des partisans sous la baguette de Robert Valentie et des musiciens de la Société Musicale du Plateau.

Textes Delphine Pereira ‘La Dépêche” Photos Almodovar Luis